Le lâcher prise
On entend beaucoup parler de lâcher prise. Mais qu’est-ce que c’est vraiment... Tout d’abord, je crois qu’on a chacun un niveau de lâcher prise et une manière différente de lâcher prise… mais en quoi cela consiste-t-il vraiment ? Est-ce que ce ne serait pas tout simplement un état d’harmonie avec soi et tout son environnement ? Le recul pris quelques soient les circonstances ? L’absence de calcul, de contrôle ? Ne plus avoir peur de faire ou d’agir ? etc…
Tout cela ne veut pas dire « je-m’en-foutisme », que tout glisse sur nous sans qu’on ait des émotions, qu’on se laisse vivre au gré des événements, qu’on délire en permanence sur n’importe quel sujet, que notre vie n’a pas de structure… Non, bien au contraire. Il faut une solide structure pour parvenir à cela, une espèce de force interne, l’assurance qu’on est un être à part entière avec ses qualités et ses défauts, ses réussites et ses échecs, qu’on assume ses actes et sa vie quels qu’ils soient. C’est se lever le matin et se regarder dans la glace et savoir qu’on est perfectible sans que cela soit un objectif. Tout cela représente pour moi la définition que j’apporte au lâcher prise et qui sera certainement totalement différente pour quelqu’un d’autre.
Ensuite, ce lâcher prise n’est pas le même pour tous. Par exemple, on a tous autour de nous une personne qui rythme, programme sa vie en permanence, d’une manière que nous pourrions juger dénuée de lâcher prise. Pour cette personne, il est important de respecter des horaires de repas, de coucher, le rangement, la propreté de sa maison, la programmation des vacances etc… Pour certains, cela correspond à l’absence totale de lâcher prise. Mais en fait, en y réfléchissant bien et ne connaissant pas la vie de cette personne, cette dernière a certainement besoin de tout cela pour se sentir en harmonie avec elle-même et avec son environnement. C’est sa manière à elle d’être en accord. Certes, cet exemple est extrême mais si la personne le vit bien, ne se plaint pas et parvient à le gérer avec son environnement que ce soient ses proches, ses collègues … pourquoi ne serait-ce pas une forme de lâcher prise ?
Comment peut-on parvenir à lâcher prise ? La chose la plus importante dans la démarche de son propre lâcherprise, est de se faire confiance, se respecter, s’aimer car « je suis la seule personne qui sera toujours là pour moi-même ». Et oui, c’est une lapalissade mais combien parmi nous, confrontés à la perversion de certaines relations pensent d’abord à se remettre en question avant de s’interroger si la relation qu’ils vivent leur permet vraiment de s’aimer eux-mêmes. Combien de femmes battues croient avant tout que c’est de leur faute ? Combien de personnes, harcelées à leur travail par un chef pervers, tyrannique et souvent narcissique pensent qu’elles sont incapables ? Certaines de ces personnes ouvrent les yeux un jour par instinct de survie avant la mort, le burn-out, la folie… A un instant, cet instinct de survie leur a permis de lâcher prise et de se faire confiance.
Quelle technique utiliser pour lâcher-prise ?
A titre d’exemple je parlerai de quelques unes de mes expériences personnelles.
Je pratique le Qi Gong et lors des séances, mon esprit est souvent à la limite de l’endormissement. J’ai parfois aussi la sensation de flottement ou d’être là sans être là. On me dit parfois que cela correspond à une forme de lâcher prise. Pour ma part, je penserais plutôt que mon esprit a beaucoup d’imagination. Quelque soit l’interprétation, au résultat, les séances me permettent de me ressourcer et j’ai vraiment la sensation d’être « gonflée à bloc » lorsque j’en sors. Ce n’est pas que je me sente invincible mais plutôt « droite dans mes bottes », recentrée, tranquille et sereine… en harmonie. En quelque sorte, c’est mon anti-dépresseur à moi.
La danse, l’écoute de la musique, ont le même effet sur moi.
Et lorsque je vais courir ou marcher, si possible au plus près de la nature, seule ou en groupe, il suffit que je lève la tête pour admirer le paysage, le ciel, que le vent, la pluie, le soleil me fassent ressentir leur présence sur ma peau, pour que je ressente les mêmes bénéfices etc…
J’ai pratiqué ces techniques sans comprendre forcément au départ ce que cela m’apportait Puis, en analysant et constatant que si je n’utilisais pas au moins l’une d’entre elles dans la semaine, je me sentais désaxées, déséquilibrées, comme en perte de repères, j’ai donc compris la nécessité d’y avoir recours. Ces techniques sont les miennes et ne seront pas nécessairement les vôtres. Vous me direz que vous n’avez pas le temps. A titre d’exemple je vous répondrai qu’une quinzaine de minutes de Qi Gong le matin sont suffisantes pour aborder la journée détendue. Cherchez et vous trouverez ces 15 minutes qui peuvent améliorer vos 24 heures!
Dans une démarche de lâcher-prise, il est évidemment nécessaire de s’interroger sur ce qui nous fait du bien et nous permet de croire en nous, de nous retrouver sans nous perdre. Certes, il faut une sacrée dose d’amour de soi mais aussi des autres. Il faut parfois des années avant de construire, reconstruire, voir naître cet amour mais il est la clé : il faut s’aimer pour lâcher prise et il faut lâcher prise pour s’aimer…